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| - Il importe guère qu'un commerce soit une franchise australienne venue des antipodes, cela ne garanti aucunement la qualité de votre expérience. Le Code Black a une devanture très design, mais à sa vue il est bien difficile de dire s'il s'agit d'un café ou d'une entreprise quelconque, le design de son logo faisant un peu peur, avec sa tête de mort antillaise (ou est-ce une cagoule à mauvaise dégaine?) Il faut jeter un coup d'oeil à l'intérieur pour constater qu'au contraire, il s'agit d'un environnement joli, froid et sophistiqué, où les accros du café du voisinage viennent assouvir leur besoin dans une ambiance dont l'odeur a une très forte concentration de caféine.
Problème de respect
Malheureusement, l'entreprise ne nous a pas semblé avoir la force de son ambition, malgré les phrases accrocheuses et l'effort évident mis sur le design. L'ambiance demeurait froide, le décor avait un contact un peu trop plastifié et le café, quoique joliment apprêté, nous a été servi anormalement tiède.
Mais cela ne fut rien en comparaison à la tiédeur du service, tout d'abord en français, mais devenu obstinément unilingue anglais pendant le service et à la sortie. Le personnel souffre du mal dont beaucoup de commerces du centre-ville est pris, refusant de parler en français à la clientèle, répondant de façon éhontément irrespectueuse à des clients venant dépenser leurs sous à son enseigne, clientèle adressant nécessairement la parole en français au personnel. Insultés, nous nous sommes dit que Code Black n'avait finalement pas grand chose d'intérêt à nous offrir. De toute façon, le coin offre plusieurs alternatives, dont l'excellent Laïka où nous aimons bruncher ou égrener nos après-midis, la main soudée à une tasse d'excellent café.
Le " code noir " du café
Au-delà de son attitude pseudo-rebelle associée à une soi-disant image de marque noire et mystérieuse, associant l'expérience du connaisseur aux arcanes de la magie noire ou vaudoue, Code Black devrait " arriver en ville ", réorienter son approche sur l'expérience client, et traduire son respect dans sa raison sociale.
Pour la petite histoire, "Code noir" tient ses racines au XVIIe et XVIIIe siècles de la France de Louis XIV et de Louis XV, une expression désignant la législation régissant notamment l'esclavage dans les Antilles françaises.
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