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| - Le Café de l'apothicaire devenu restaurant? J'étais triste de me cogner le nez à la porte de mon café favori sur Beaubien, qui a fermé ses portes en décembre 2013 dernier, pour découvrir que le propriétaire, " l'Apothicaire ", avait décidé de prioriser son grand frère restaurant sis sur l'avenue Saint-Hubert, juste au Nord de Bellechasse, pas loin de la librairie Raffin. Le café minuscule était pourtant très prisé des habitants du quartier la Petite-Patrie...
Plein de doute, j'ai découvert que le restaurant gardait la même aura sympathique. Toujours le même mobilier sans prétention, le service très aimable, à la bonne franquette et à la limite de l'amical, attentionné mais pas trop, non affairé. J'ai bien demandé à la serveuse si on pouvait profiter des lieux pour travailler; aucun problème en vue, elle m'a indiqué les petites tables du fond, même si c'était l'heure du dîner sur semaine. L'endroit a définitivement réorienté son identité vers le service de brunchs-déjeuners, alors je ne m'imagine pas venir m'installer le matin ou la fin de semaine aussi facilement. Mais pour l'heure le wi-fi fonctionne à merveille, la salle se vide et se remplit au gré des heures qui défilent.
La spécialité est l'assiette à déjeuner, très bonne et honorable. Un café en soi non remarquable, mais on n'est pas au royaume du café gourmet. Plutôt pour le sentiment confortable d'être chez soi, dans un recoin caché de son quartier.
La clientèle de la Plaza Saint-Hubert adjacente a nécessairement investi les lieux et l'ambiance de jacassement marque aussi une coupure avec le petit café douillet dont je me souvenais, mais la même musique du genre alterno-trash-1980s signale que les racines de l'apothicaire sont bien profondes et en santé. La moyenne d'âge se situe toujours autour de la trentaine débutante mais inclusive.
Points bonis :
-commerce pro-enfants (pro-parents, dis-je), avec un logo allaitement dans la porte (merci à Sandra D. de l'avoir signalé dans sa critique, je ne l'aurais pas remarqué moi-même). Digne de mention: menu pour enfants. Lieux exigus mais j'imagine aisément le personnel tasser les tables et chaises pour un set de danse carrée, qui plus est si c'est pour accommoder une poussette.
-généreux espace d'exposition pour les uvres d'artistes. En ce moment des planches originales d'un dessinateur de bande dessinée inspiré du style de l'art japonais pré-manga, une curiosité pour les amateurs de la chose. Mais l'espace accueille également par moment des uvres de styles plus populaires.
Malus :
-le manque relatif d'espace, identique à l'ancien emplacement. Cela contribue gentiment à l'ambiance sociable et relaxe, cependant.
-ne cherchez pas ici le " m'as-tu-vu " du plateau ou du soi-disant mile-ex. Vous êtes dans l'antre de l'identité d'un quartier, et sans plus*.
*Je suis biaisé, je l'avoue. Je crois pour ma part que dans ces trous méconnus se manifeste l'identité montréalaise véritable, et ils gagnent à être fréquentés sur une base régulière, plutôt que la "dernière imitation d'une copie de l'image d'un café imprimé sur papier feuilleté dans un magazine", pour faire beau.
Comment s'y rendre : l'endroit est accessible par le métro Beaubien. Pour les motorisés, les rues avoisinantes offrent du stationnement en quasi permanence, mais gare aux petits panneaux!
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